Des nanotubes de carbone trouvés dans les poumons de petits Parisiens
Des chercheurs de
l’université de Paris-Saclay ont trouvé des nanotubes de carbone dans
les cellules des voies respiratoires d’enfants asthmatiques vivant en
région parisienne. Ces nanotubes pourraient provenir d’émissions de gaz
d’échappement et entrer dans les poumons de chacun d’entre nous.
Le 21/10/2015 à 17:37
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Parmi les polluants présents dans l’atmosphère, les particules fines
qui mesurent moins de 2,5 µm de diamètre (appelées PM 2,5) peuvent
pénétrer dans les voies respiratoires et entraîner des effets négatifs
sur la santé. Ces particules fines
seraient une cause majeure de décès et de maladies dans le monde : des
études ont montré une association entre l’exposition à ces particules à
long terme et la mortalité, même à des concentrations inférieures à
celles recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’exposition à long terme à de fortes concentrations de particules
fines augmenterait le risque cardiovasculaire, les maladies
respiratoires, le diabète et le cancer du poumon ; une exposition à court terme pourrait exacerber ou favoriser l’apparition de maladies respiratoires comme l’asthme.
Dans un article paru dans EBioMedicine,
des scientifiques français et de l’université Rice (Houston,
États-Unis) ont caractérisé les particules présentes dans les liquides
de lavage broncho-alvéolaire d'enfants asthmatiques. Les chercheurs ont
choisi de travailler sur de tels patients car la bronchoscopie est un
examen de routine pour le diagnostic de l’asthme
en France alors que, du point de vue éthique, il est difficile
d'envisager d'utiliser cette technique invasive sur des sujets en bonne
santé.
64 échantillons provenant de 36 garçons et 28 filles
âgés de 2 mois à 17 ans ont été récoltés entre 2007 et 2011. Ces
échantillons de liquides de lavage broncho-alvéolaires étaient congelés à
l’hôpital Trousseau, à Paris. Comme la congélation détruit les
cellules, les chercheurs ont ensuite analysé des échantillons frais avec
des cellules pulmonaires
intactes, provenant de cinq garçons âgés de 12 à 58 mois. Tous ces
patients ont fait ces examens dans le cadre de leur traitement. Comme
les nanotubes sont trop petits pour être détectés par des microscopes optiques,
les scientifiques ont utilisé des outils plus sophistiqués : la
microscopie électronique à transmission de haute résolution et la
spectroscopie X à dispersion d'énergie.
Des nanotubes probablement omniprésents et nocifs
Les chercheurs ont analysé la matière présente dans les cellules de macrophages alvéolaires, qui servent à empêcher l’entrée de matériaux étrangers comme des particules ou des bactéries dans les poumons. Ils ont alors observé dans les cellules des agrégats de nanotubes qui mesuraient de 10 à 60 nanomètres (nm) de diamètre et jusqu’à plusieurs centaines de nanomètres de longueur.
Les particules trouvées dans les poumons des enfants asthmatiques étaient similaires à celles présentes dans les gaz d’échappement
de véhicules parisiens, mais aussi dans des poussières provenant de
différents endroits de la ville et même d'ailleurs dans le monde : dans
l’air ambiant aux États-Unis, dans des toiles d’araignée domestiques à Kanpur, en Inde, et dans des carottes de glace. En définitive, ces nanoparticules pourraient être omniprésentes dans notre environnement.
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