Feuillets coraniques anciens

Conférence par Marie-Geneviève Guesdon, conservateur au département des manuscrits, service oriental, BnF, Brigitte Dumont et Annick Lecas, restauratrices, BnF, et François Déroche, directeur d’études, IVe section « Antiquités et codicologies arabes », EPHE





Durée : 4 min 26 s
Entretiens réalisés par Astrid Desmousseaux pour Connaissance des Arts
La Bibliothèque nationale de France possède dans sa collection de manuscrits arabes plusieurs feuillets de parchemin de taille impressionnante qui fi rent partie d’une des plus grandes copies du Coran d’époque abbasside ancienne (VIIIe-IXe siècles). Ce codex d’exception se signale entre autres par ses enluminures qui puisent à un répertoire varié et font notamment appel à des motifs d’inspiration architecturale dont on sait qu’ils furent populaires sous les Omeyyades. La calligraphie est elle-même hors du commun : malgré les dimensions imposantes des pages, celles-ci ne comptent que douze lignes de texte qui prennent ainsi plus l’allure d’une inscription que d’un livre. Différents indices, combinés avec des informations puisées dans diverses sources arabes, permettent de proposer d’identifier ce manuscrit avec ceux qui, peu après la prise du pouvoir par les Abbassides en 750, furent envoyés par le calife de Bagdad dans les grandes villes de son empire. L’histoire ultérieure du manuscrit est complexe, sans nul doute en raison de son caractère exceptionnel.
Parmi les feuillets conservés à Paris, certains sont plus récents et ont été copiés en tentant d’imiter l’écriture originale. Ils nous permettent de constater d’une part la fragilité de cet exemplaire qui nécessita très tôt des restaurations et de l’autre le soin qui a entouré ce type de coran que la tradition populaire musulmane n’a parfois pas hésité à attribuer au calife ‘Uthman (règne de 644 à 656). Longtemps au Caire, dans la mosquée de ‘Amr d’abord, les feuillets qui forment le manuscrit Arabe 324 ont été acquis en 1833 par la Bibliothèque royale auprès des héritiers de Jean-Louis Asselin de Cherville, agent consulaire de France en Egypte avec sa collection de plus de 1500 volumes manuscrits orientaux rassemblés sur les conseils de Silvestre de Sacy. Récemment restaurés, ils nous donnent une meilleure idée de l’art du livre sous les premiers Abbassides.


Une coproduction Connaissance des Arts /Institut national du patrimoine avec un partenariat de la Bibliothèque nationale de France
Publié le : 20/02/2012
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